L’anglais n’est peut-être pas la langue la plus parlée au monde, mais c’est certainement la plus influente !
Cela fait longtemps maintenant que la langue anglaise surfe sur la vague de la mondialisation et de la technologie, dominant le monde comme aucune autre langue auparavant. Certains linguistes vont même jusqu’à dire qu’elle ne perdra jamais son trône de reine des langues. Non seulement est-elle parlée de façon courante par environ 1,5 milliard de personnes, elle est la langue de communication internationale de nombreux secteurs. Comment cela est-il arrivé ?
De l’anglo-Saxon à l’anglais
Après la chute de l’Empire romain au Ve siècle, trois tribus germaniques envahissent la Grande-Bretagne, remplaçant la langue celtique des autochtones par l’anglo-saxon ou anglais. La langue d’alors, aujourd’hui connue sous le nom de « Old English » ou vieil anglais, devient assez vite la langue commune de ce coin relativement reculé d’Europe.
Remarquablement, environ la moitié des mots les plus couramment utilisés en anglais moderne trouvent leurs racines en vieil anglais. Prenons l’exemple de cette phrase : Eft he axode, hu ðære ðeode nama wære þe hi of comon.
On reconnait quelques mots dont l’orthographe est identique à celle de leur équivalent modernes (he et of). On devine le sens de quelques autres grâce à leur ressemblance avec des mots familiers (nama / name, comon / come, wære / were), mais seuls les spécialistes du vieil anglais pourront tout comprendre. Ce passage se traduit par « Encore une fois, il demanda quel était le nom du peuple d’où ils venaient. », ou en anglais : « Again, he asked what might be the name of the people from which they came ».
L’influence du français et du latin
Par la suite, les Vikings envahissent la Grande-Bretagne, provoquant de nouveaux changements culturels. Au vieil anglais se mêlent le vieux scandinave et le latin, y ajoutant plus de 2 000 mots. L’invasion normande dirigée par Guillaume le Conquérant en 1066 marque fortement la langue anglaise, les Normands apportant leur héritage et leur langue avec eux, modifiant ainsi à la structure du vieil anglais.
Le français devient alors la langue du pouvoir et de la royauté, mais l’anglais se développe en adoptant du latin et du français beaucoup de concepts et de mots sophistiqués. Rien de surprenant alors que 45% du vocabulaire anglais ne soit dérivé du français ! On peut bel et bien affirmer que Guillaume le Conquérant a changé le cours de l’histoire anglaise.
De nombreux changements et développements
La richesse de l’histoire que partagent la France et le Royaume Uni est responsable de nombreux développements de la langue anglaise. Si les deux nations ont souvent coopéré, elles n’ont pas toujours fait cause commune. De la guerre de Cent Ans en 1337 à la Révolution, puis l’Exil de Napoléon en 1815, elles ont toutes deux eu leur juste part de victoires et de défaites.
D’une guerre à l’autre, l’anglais redevient la langue du pouvoir et de l’influence. A partir de 1589, grâce aux célèbres pièces et romans de William Shakespeare, la langue progresse à nouveau avec l’introduction, voire la création de plus de 2000 mots qui suscitent un bouleversement dans la prononciation des voyelles, connu sous le nom de Grand Changement Vocalique. Le mot « house », par exemple, se prononce désormais /haʊs/ au lieu du /huːs/ du moyen anglais.
La Grande-Bretagne, tout comme l’anglais, gagne en puissance
L’imprimerie de Gutenberg, inventée en 1440, contribue à propager la langue anglaise en rendant ses écrits accessibles au monde entier mais aussi en provoquant un épanouissement considérable de la littérature et de la culture britannique.
L’époque qui suivit celle de Shakespeare est marquée par de nombreuses conquêtes et invasions liées aux luttes de pouvoir et à la quête de ressources et de gains économiques. L’Angleterre prend le contrôle de nombreux pays et fonde l’Empire Britannique. Il est à son apogée le plus grand empire de l’histoire, et pendant plus d’un siècle la première puissance mondiale. Sous le contrôle de l’Angleterre, les populations des pays colonisés apprennent l’anglais, et se l’appropriant dans différentes parties du monde, en créent de nouvelles variantes. Le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud et l’Inde n’en sont que quelques exemples.
Vers le début du 17e siècle, la colonisation anglaise de l’Amérique du Nord entraîne la création d’une variante américaine de la langue. Celle-ci, devenue depuis le dialecte le plus influent de la langue anglaise, influence désormais même l’anglais britannique. La domination américaine de la culture populaire (cinéma, télévision, musique) des affaires, et de la technologie (dont Internet) n’a fait qu’accentuer l’universalité de la langue anglaise.
Aujourd’hui, l’anglais est la langue principale des affaires, des sciences, de la littérature, de la politique, de la diplomatie et bien d’autres domaines et secteurs. Elle est également la langue véhiculaire du monde, plus de 55 pays la pratiquant comme seconde langue.
La langue anglaise de nos jours
A mesure de son évolution, l’anglais est effectivement devenu une langue « globale ». Son l’histoire n’est-elle pas fascinante et complexe ? Du fatras de dialectes germaniques de ses débuts à son rôle actuel de langue globale, l’anglais est certainement devenu la langue la plus influente du monde moderne.
Selon Mark Warschauer, professeur à l’Université de Californie à Irvine, « l’anglais est devenu la deuxième langue de tout le monde. A un point que pratiquement partout dans le monde, être éduqué signifie connaître l’anglais. »
Il n’a pas tort. Des écoles primaires aux entreprises multinationales, l’anglais est devenu la langue véhiculaire de nombreux pays, peuples et cultures. C’est pour cette raison qu’il est plus que jamais essentiel de se doter de solides connaissances en anglais pour développer sa confiance en soi et renforcer ses compétences internationales.